samedi 9 octobre 2010

MOKOLO (extrême-nord)






MOKOLO  DANS  SES  RELATIONS

AVEC  LE  MILIEU  RURAL  ENVIRONNANT



Dans  le  nord  du  Cameroun,  les monts Mandara, longs  alignements  montagneux d’orientation  sud-ouest nord-est,  s’étendent  depuis  la  Bénoué  jusqu’à la  plaine  de Mora,  mordant  sur  la  frontière  actuelle du Nigeria,  et bordant,  à l’est, les plaines du Diamaré.
Ce vaste, ensemble  très compartimenté  a été le  foyer d’un  type  tout  à fait, original  de civilisations  agraires, nées de conditions  naturelles  très  rigoureuses,  et d’une histoire  tourmentée. La  création  et le  développement de Mokolo  résultent  de  la  volonté  politique récente d’un  pouvoir  extérieur,  d’abord  foulbé,  puis français,  enfin  camerounais, visant  au contrôle  de ce pays  fermé  sur  lui-même.  Aujourd’hui  Mokolo  est une  ville  de  plus  de  3 480 000  habitants,  préfecture  du département  de Mayo-tsana.  Son  étude permet de saisir sur le vif  comment s’accroît progressivement l’emprise  d’un  noyau  urbain  sur  un  milieu  rural environnant.  L’intérêt  est  d’autant  plus  grand  que Mokolo  s’est  développé  en  un  point  privilégié  des monts  Mandara,  au  contact  des massifs  compacts dominant  au  nord,  et  du  plateau  au  sud.  Mokolo apparaît  comme  le  lieu  de  passage  le  plus  aisé de toute  communication  est-ouest, entre  les  plaines  de Maroua  et celles de Madagali,  et de toute  communication  nord-sud,  entre  les plaines  de Mora  et  celles de Gawar. Cette position  est d’autant  plus  favorable que, localement,  le  site  de Mokolo  est à  la  convergence  de  vallées  ouvrant  assez profondément  les massifs  : vers l’ouest,  entre Mavoumay  et Méfele,  en direction  du  plateau  Kapsiki  ;  vers  le  nord-ouest, entre  Mavoumay  et  Ldamtsay,  en  direction  de Magoumaz  et du  pays  de Tourou  ; vers  le  nord-est, entre  Ldamtsay  et Mokolo,  en direction  des massifs de l’intérieur  ; vers  l’est,  en direction  de la  vallée  de la Tsanaga. Jusqu’en son site même, Mokolo  met en contact  les deux  grands bassins hydrographiques  du nord  du Cameroun, puisque la ville  est construite  sur un  affluent  du  Mayo  Louti,  affluent  de  la  Bénoué, et sur un  affluent  de la  Tsanaga, qui  s’écoule vers le lac Tchad. Mokolo  est donc  un  point  de désenclavement  important  pour  les monts Mandara.  Mais  cette situation  originale  ne  prend  sa  véritable  dimension que par  la  remarquable diversité humaine  du milieu  : les massifs du  nord  sont  densément peuplé  par  les Matakam,  ensemble  d’ethnies  montagnardes  et païennes, dont  la  principale  est l’ethnie  Mafa  ;  vers le  sud-ouest, sur  le plateau,  habitent  les Kapsiki  ; au sud-est,  les Mofou  ; on trouve  aussi des  noyaux  épars de  Foulbé,  installés  sur  le  plateau  postérieurement aux  autres groupes. Au  contact  d’une  dizaine  d’ethnies, Mokolo  peut  donc  jouer  le  rôle  de  liaison  et de  foyer d’échanges. Les avantages  d’une  telle situation  nous conduisent à nous  interroger  sur  la nature  du  développement de la  ville,  et de ses  liens  avec le milieu  dans lequel  elle a grandi.  Qu’il  s’agisse  de  son  rôle  démographique, de son emprise agraire,  de sa fonction  commerciale, de  son  attraction sociale, Mokolo  ne  peut  manquer d’être marquée par sa  position. C’est au cours de  la  décennie 1910- 1920 que Hama Yadji., Lamido  de Madagali,  créa un poste  militaire  foulbé,  plus  avancé  que  ceux  de Wanday  et  de Kossahay,  afin  de mieux  asseoir son autorité  sur  ces zones d’insécurité,  et  de protéger  la voie de Madagali à Maroua.
La  colonisation  française, venue  tardivement  dans ces contrées, fait  de Mokolo  une base administrative et militaire,  servant  à la  pacification des montagnes. Vers  1930,  sont  installés  un  pénitencier,  une  école, un  service  de  santé  et  les  premiers  éléments  d’une infrastructure  administrative.  Le  marché, est  créé en 1934. En même  temps, Mokolo  connaît une affluence d’affamés  venus des montagnes  voisines, pousses  vers la  ville  par  des séries de mauvaises récoltes. Puis  la ville  reçoit  un  second  flot  de  peuplement  issu  de Madagali,  après  l’arrestation  par  les  autorités anglaises  de Hama Yadji. Mokolo connaît, ensuite  une  période  de croissance continue,  en  dépit  d’une  histoire  plus  calme.  Au noyau  foulbé,  et  aux  personnels de  l’administration, viennent  se  joindre  des montagnards, de plus  en plus nombreux.  La  paix  établie  et  reconnue,  les  vieilles haines s’estompent ; le marché attire  avec  l’espoir  des gains possibles ;  la vie  à la ville  semble, à beaucoup, plus agréable ; surtout,  il  y  a la  difficulté  de plus  en plus  grande,  dans  de  nombreux  massifs, à  trouver des terres encore vacantes. Peu à peu, Mokolo  s’enracine davantage dans son milieu.
Depuis  l’indépendance,  l’administration  camerounaise cherche à favoriser  la descente  des montagnards et  leur  installation,  sinon  dans  la  ville  même,  du moins  aux  alentours.  Par  ailleurs,  le  referendum, concluant  au  rattachement  au Nigeria  du  Cameroun septentrional  ex-britannique,  a entraîné  un  troisième flux  de peuplement  à partir  de Madagali.  Le  résultat se  traduit  par  une  forte  croissance  récente  de  la population  de  la ville


MARCHE DE MOKOLO

Créé en  1934 par  une administration  qui  y  voyait un  moyen  d’ouvrir  les montagnes,  favorisé  par  la suppression  progressive  de  bien  des  marches  de brousse, le  marché  de Mokolo  est  aujourd’hui  très actif  et  même  très  attractif.  Partout,  autour  de Mokolo,  le  mercredi  est  devenu  jour  de  fête,  et c’est une  foule  dense qui  se presse sur  les  routes  et les  pistes, de  8h  du  matin, en fait  plus  de  7 000 personnes. 93  %  d’entre  elles  viennent  d’une  zone de 20  km  de rayon  autour  ,de.  la  ville  ;  61  %  d’une zone de 10km, dont  tous les massifs  sont représentés, et  dont  le  quart  de  population  totale  se déplace.
Ajoutons  même que  quatre  massifs de  cette  zone, tous  situés  à  l’est  de  la  ville,  constituent  presque 40  %  du  total.  Si  l‘on  peut  dire  que Mokolo  reste un  marché  d’importance  très  limité,  sur  le  plan régional,  puisque  son  aire  d’influente  ne  dépasse pas  20  km,  en  revanche  son  attraction  est  considérable,  à  l’intérieur  de  cette  zone.  C’est  ce  qui marque  le  mieux  l’intégration  de  la  ville  dans  le milieu  environnant.
II  nous  faut  voir  maintenant  quelques  aspects plus particuliers  de cette influence.  Ainsi  avons-nous constaté que la part  des  femmes et celle des hommes étaient  à  peu  près  égales, dans  le  total  de  ceux  se rendant  au marché,  avec toutefois  des nuances  :  on constate  en  effet  que  plus  on  s’éloigne  de  la  ville, plus  la  part  des hommes croît,  alors  qu’à  proximité ce sont  les femmes qui  l’emportent.  Mais  plus  intéressant est  le  fait  que  75  %  environ  des  femmes viennent  avec  quelque  chose  à  vendre,  alors  que seulement  55  %  des hommes sont  dans  ce  cas. Il semble en fait  que l’aspect  «  fête » du marché  attire davantage  les  hommes  que  les  femmes.
L’attraction  commerciale exercée par Mokolo,  est à l’origine  de courants  commerciaux  nettement définis  et  propres  à  chaque  type  de  produits.  Ce courants  ne  révèlent  plus  tant  le  niveau  d’entré dans le  phénomène du  commerce, qu’un  découpage original  du  milieu  environnant,  selon  la  nature  de la Productions  locales.  Il  ne  fait  pas  de  doute  que l’espace  s’organise,  autour  de  Mokolo,  en  zone variées, définies  chacune par  ce qu’elle  envoie principalement à la ville.
Sur  les  50  productions  recensées,  nous  avons distinguer  surtout  :  le  bois,  le  mil,  l’arachide,  la patate, les produits  de l’élevage, les fruits  et légume  canne  à  sucre,  les  produits  de  l’artisanat,  le haricots.  Pour  ces principales  productions,  on  peu définir,  assez  aisément, les points  de départ  les plus importants. Arrêtons-nous  aux principaux.
Le  commerce du  mil  est probablement,  celui  qui donne  lieu  aux  plus  curieux  courants.  Presque uniquement commercialisé par  des  habitants de la plaine de  Gawar  et  par  des  gens habitant  au  sud  de  la ville,  sur  le  plateau,  le  mil  est  à  l’origine  d’un courant  très  original  qui,  né  dans  le  sud,  aboutit  Mokolo,  point  terminal  de  la  plus  grande  partie, et  centre  de  redistribution  d’une  faible  part  qui gagne  les  montagnes  du  nord.  En  l’occurrence, Mokolo  joue  ici  pleinement  son  rôle  de  point  de contact.
Une  autre  grande  production  locale,  arachide, donne  lieu  à un  autre  type  de  courant  :  en effet,  en dehors  de  la  campagne officielle,  dont  nous  reparlerons,  on  observe,  toute  l’année,  un  mouvement d’approvisionnement  de la  ville,  à partir  des massifs de  bordure  ;  l’arachide,  achetée  presque  toujours par  les  femmes  foulbé,  est  transformée  en  huile  ; celle-ci  est  bien  souvent  vendue,  après  coup,  aux montagnards  qui  ont  vendu  les  arachides.  C’est  là un  exemple  frappant  des  rapports  que  la  fonction commerciale  fait  naître  entre  la  ville  et  le  milieu environnant  :  la  ville  reçoit  la  matière  brute  et vend le produit  transformé. Quant  à  la patate,  plante  du  plateau  par  excellence, elle provient  essentiellement des communautés périphériques  de  la  ville,  et  alimente  un  courant particulier  d’approvisionnement  des  marches  desplaines  de  Mora  et  même  du  Diamaré,  Mokolo servant  ici  de  lieu  de  regroupement  et  d’expédition. Plus  significatif  du  rôle  de  Mokolo  est  le développement  de plus  en  plus  grand  des échanges portant  sur  les  fruits,  les  légumes  et  la  canne  à sucre  :  la  naissance  et  la  croissance  d’un  centre urbain,  offrant  de bons débouchés, ont  été à l’origine de la mise en culture  des  fonds humides  du plateau, autour  de  la  ville,  principalement  à  l’est.  C’est  là où  l’on  voit  le  mieux  quelles  transformations  du milieu  environnant  peut  entraîner  Existence  d’un besoin  nouveau,  propre  à  la  consommation  urbaine.
Mais  ces .transformations ne  semblent  possibles que dans un  milieu  favorable  et  encore  riche  d’espaces libres. Jusqu’à  présent,  nous  avons  noté  l’absence presque totale  des productions  originaires  des montagnes. Il  faut  ,en arriver  au  petit  bétail,  au  bois,  à  l’eau, pour  trouver  des  sources d’échanges importants  entre les massifs et  la  ville.  Et  encore devons-nous souligner  que,  dans  deux  cas,  il  s’agit  seulement de l’exploitation  de  richesses naturelles. Le  commerce de   au est  florissant  toute  la  saison sèche, époque où  la  ville  en est totalement  privée  ;  quant  au  bois, il  représente le  premier  commerce  de Mokolo,  par le  nombre  de gens qui  le  pratiquent.  Le  petit  bétail sert  à  l’alimentation  de  la  ville  et  donne  lieu  également  de  petits  échanges entre  un  vendeur  qui a  besoin  d’argent  et  n’a  rien  d’autre  à  vendre,  et un  acheteur qui  veut  seulement  agrandir  son  troupeau  Finalement  le  grand  problème’  des  montagnards  est  qu’ils  n’ont  rien  à  vendre  ou  presque ; ils  se  tournent  vers  des  productions  naturelles  qui leur  échappent ou  ne  leur  coûtent  guère, mais  dont la ville  ne peut se  passer.
Une  autre  de  leurs  activités,  l’artisanat,  leur  procure  des  ressources, par  la  vente  de  poteries,  ou  agricoles;  Mokoko  sert  alors  un  peu  de grande  foire  où  le  choix  devient  possible  entre plusieurs  pièces. Mais  dans  te  commerce  des pro- duits  de l’artisanat,  la  concurrence  des habitants  du plateau  est grande,  surtout  pour  des spécialités, tels les  « lits  de Zamay  »..  Il  existe  encore bien  d’autres courants  drainant  vers  Mokolo  tout  ce  qui  peut être vendu, mais leur  importance est moindre.
Il  demeure  très  largement un  marché  local,  permettant  l’alimentation  de  la  ville  et  des  échanges entre  massifs  éloignés  tout  au  plus  d’une  quarantaine  de kilomètres.  Dans  la  majorité  des cas, nous avons  affaire  tout  simplement  au  plus  rudimentaire des  actes commerciaux,  mettant  en  présence  producteurs  et consommateurs,  sans qu’il  y  ait  le moindre  intermédiaire.  Certes,  pour  tel  ou  tel  produit, comme la  patate,  les fruits  et  légumes, Mokolo  n’est pas  le  point  final  du  circuit,  celui-ci  se poursuivant jusque dans  les grandes villes  du nord  du Cameroun  ; mais cette introduction  de courants  d’ampleur  régionale  est  encore  peu  sensible.  Par  ailleurs,  il  faut insister  sur  la  faiblesse  des  quantités  vendues  par chaque producteur  ; en dehors du mil  qui,  dans bien des cas,  est  apporté  en  assez grosses  quantités, pour  tous  les  autres  produits,  la  part  commerciable  est, en  fait  peu  importante.  Le  volume  des produits  commercialisés  tient  davantage au  nombre des  vendeurs qu’à ce qu’ils  ont à vendre.
Troisième  point,  les  gains  réalisés par  les  ventes sont  presque  aussitôt  dépensés  par  des  achats d’objets,  tissus,  aliments,  dont  le  commerce  est, cette  fois,  l’œuvre  de  professionnels et  non  plus  de producteurs.  Il  est clair  que  la  ville  joue  là  un  rôle, particulièrement  important,  vis-à-vis  de  son  milieu rural  :  elle  lui  procure  des biens  de  consommation nouveaux  et  attrayants,  en échange de  ses richesses commerciales.  Un  dernier  point  et  non  des moindres,  est  le  rôle  social  que  remplit  le  marché. Un  des objectifs de la  création  du marché de Mokolo est  aujourd’hui  atteint  :  en  faire  un  lieu  de  rencontres,  d’échanges  où  les  ethnies  voisines  de  la  ville peuvent  apprendre  à  se  connaître.  Finalement,  et c’est  certainement  le  point  primordial,  aujourd’hui, la  ville  est  devenue indispensable  au  milieu  rural environnant  :  l’intégration  de  la  ville  est  un  fait acquis, sur le plan  économique.
La  fonction  commerciale  de  la  ville  ne  se limite pas au marché hebdomadaire  ; Mokolo  dispose d’une population  de commerçants professionnels,  qui  joue un  rôle  positif  dans son pouvoir attractif. Outre  ceux qui  se déclarent  officiellement  commerçants, presque tousses habitants  font  un  peu  de  commerce  :  c’est bien  là un  des piliers  de  la  vie  urbaine.  Observons d’une part  en quoi cette fonction  commerciale permanente  influence  les  rapports  entre  Mokolo  et  son milieu,  et d’autre  part  comment elle  introduit  Mokolo dans des  circuits  d’importance  régionale,  voire internationale.  Pour  éclairer  la  situation,  Voyons d’abord  les commerces, liés  directement  à  l’alimentation,  qui  se  situent  dans  la  suite  logique  des échanges opérés  au  marché,  mais  dont  les  mécanismes  sont différents.
Pour  la  plupart  des productions  commercialisées au  marché,  nous  avons  insisté  sur  le  fait  qu’il s’agissait  d’un  commerce  rudimentaire,  d’ampleur locale.  Ici  nous  voulons  parler  de  trois  commerces qui  font  entrer  Mokolo  et  son  milieu  environnant dans  des  circuits  véritablement  commerciaux,  avec intermédiaires  et  rapports  interrégionaux  ;  ceux  de la  boucherie,  du  poisson  séché,  et  la  campagne arachidière. Voyons  d’abord  la  boucherie.  Précisons  qu’il existe  à Mokolo,  une  consommation  de viande  régulière  et  importante  :  environ  60  %  des consommateurs  semblent  être  des gens habitant  la  ville.  Ceci tendrait  à  prouver  que  la  vitalité  de  la  boucherie tient  aux  possibilités  financières  de  fonctionnaires et  des  gros  commerçants,  en  même  temps  qu’aux habitudes  propres  aux  ethnies musulmanes,  s’il  n’y avait  ces  40  %  de  consommateurs  originaires  des massifs périphériques  de Mokolo  et  de la  plaine  de Gawar,  signe d’une  évolution  des habitudes  rurales.
Cette demande  soutenue de viande  est à l’origine  de deux  courants  commerciaux  tout  à  fait  distincts. Tout  d’abord  une  grande  partie  des bovins  abattus provient  de l’élevage local,  c’est-à-dire  des  troupeaux relativement  importants  qui  paissent  sur  Le plateau, principalement  vers  l’ouest  de Mokolo,  sur  les  franges du  plateau  kapsiki.  Mais  à ce niveau,  le  déplacement  reste  minime  et  les  mécanismes très  rudimentaires. 
L’essentiel  de  la  population  commerçante de  la ville  vend  des objets manufacturés,  qu’il  s’agisse de tous  les objets utiles  à la  vie  quotidienne  (lampes de Poche,  cadenas, plats  en  émail,  piles,  savon...),  ou de  tissus,  vêtements  et  chaussures, ou  bien  encore de  produits  (parfums,  verroterie...).  Nous sommes  là  en  présence  de  l’intrusion du  modernisme  occidental  au  cœur  d’une  société  traditionnelle,  au point  terminal  d’une  longue chaîne commerciale  de ‘dimension internationale.  Mais  ce qui  nous intéresse, c’est  de  connaître  les  courants  régionaux passant par  Mokolo.  Or  Mokolo  dépend, pour  son approvisionnement  en  produits  manufacturés,  de deux  centres  principaux.  Le  premier,  et  de  loin, est Maroua  :  tous  les  commerçants  s’y  rendent,  à intervalle  assez régulier.  Le  second est  le  Nigeria, plus  particulièrement  ses marchés  frontaliers  :  non seulement  la  moitié  environ  des commerçants vont également  s’y  approvisionner,  mais  encore  un  très important  trafic  contrebandier  y  trouve  son origine, alimentant  secrètement  bien  des  commerces de  la ville.  A  ces deux  origines,  s’ajoute,  mais  secondairement,  Garoua.  Mokolo  dépend  donc  absolument de  l’extérieur,  et  cette  dépendance est  encore  plus grande  qu’il  n’y  paraît,  quand  on  sait  que  bien des  commerçants  de  la  ville  ne  font,  en  fait,  que travailler  pour  quelques  gros  commerçants  de Maroua  ou de Garoua.





Djingliya coopérative artisanale


La coopérative artisanale de DJINGLIYA est située à 15 Km de Mokolo et à 3 Km de Koza sur la route de Mokolo-Mora. Elle a été créée en 1974 par Franz POLMAN un Hollandais en collaboration avec la Mission catholique de DJINGLIYA. Dès sa création, son objectif a été d'associer les artisans pour leur apprendre à travailler ensemble et les aider à avoir un peu d'argent en vendant des objets d'art faits sur place.
un campement pour l'hébergement  (7 chambres) à 4000 FCFA la nuitée. 













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